dimanche 27 septembre 2015

[Manga] Last hero Inuyashiki tome 1, Hiroya Oku

Last hero Inuyashiki
Hiroya Oku

Tome 1 | Au Japon : 4 tomes (en cours)
Éditions Ki-oon, collection seinen (KI-OON C'EST DE LA BALLE ♥)
Septembre 2015

Ma note : 4/5

Marre des jeunes héros d'à peine 18 ans ? Ici, le notre a 58 ans, un cancer et des enfants ingrats. Et ses aventures sont vraiment chouettes à lire.
Résumé
À 58 ans, Ichiro Inuyashiki est loin d’être un modèle pour ses enfants. Vieux avant l’âge, méprisé de tous, il a vécu toute sa vie en employé de bureau minable et n’a pour toute amie que sa chienne Hanako. Comme si cela ne suffisait pas, on lui diagnostique un cancer en phase terminale lors d’un examen de routine… C’en est trop pour le pauvre vieillard. Alors qu’il pleure de désespoir dans un parc en pleine nuit, une lumière aveuglante apparaît… et c’est l’impact ! À son réveil, étendu dans l’herbe, Inuyashiki n’est plus le même. Il a été transformé en cyborg surpuissant, libre de faire ce qu’il veut de ses nouveaux pouvoirs, le meilleur comme le pire. Et il n’est pas le seul dans ce cas…
Mon avis

C'est bien la première fois de ma vie que j'achète un manga sans même lire la quatrième de couverture. Situons l'action. J'étais chez un de mes dealers de mangas (il faut diversifier ses sources), en train de rouler sur moi-même à travers les rayons, quand je vis sur la table des nouveautés la magnifique jaquette de Last hero Inuyashiki. J'ai juste tourné l'objet sur la tranche pour voir de quel éditeur il s'agissait, et bim, je l'ai coincé sous mon aisselle, prêt à être acheté, et je suis passée à autre chose. Parce que ce manga est une nouveauté de chez Ki-oon, et que les mangas Ki-oon, et les seinen en particulier, c'est de la balle (Poison city, Dimension W, Arms peddler, Übel blatt...), et que j'ai rarement été déçue. L'édition est soignée et le catalogue est riche et original.

Last hero Inuyashiki : derrière ce nom un peu long se trouve un manga seinen (pour les plus ou moins jeunes adultes, si on veut simplifier) écrit par l'auteur de Gantz, un manga en 37 volumes qui s'est terminé il n'y a pas longtemps. Gantz, je ne l'ai pas lu, mais c'est apparemment connu pour sa violence et son ambiance sombre. Quand j'ai parlé de Gantz à un ami pour savoir s'il connaissait, il m'a envoyé un extrait où l'on y voyait un géant fait avec une pyramide de femmes nues et de boobs jaillissant partout.

Last hero (abrégeons, si vous le voulez bien) est un manga qu'on pourrait qualifier de cru et de violent, même s'il n'y a rien de particulièrement choquant dedans (je ne l'aurais pas lu sinon, croyez-moi). Je veux dire par là que la situation du personnage principal est mise en scène dans toute son horreur quotidienne ; les traits sont nets et propres et les décors, ainsi que certains détails, sont représentés avec une précision presque chirurgicale. Le manga alterne dans une même scène entre décors hyper détaillés et éléments perdus dans un vide blanc. L'impression que j'ai, c'est que l'action se joue en pleine lumière, comme sous des projecteurs, comme si rien ne pouvait être caché, et je trouve qu'il est vraiment dur de mettre de la distance entre le récit et nous. Ce n'est pas négatif, on est vraiment plongé dans l'histoire, mais on est aussi légèrement tendus, parce que voyez-vous, on est loin d'une histoire d'amour entre lycéens.

C'est donc l'histoire d'un homme de 58 ans qui tremble et qui a une santé désastreuse, vieux avant l'âge. Ses enfants et sa femme le méprisent, il a un boulot qui ne le passionne pas et il est témoin chaque jour de la violence du monde ordinaire sans oser agir (comme une majorité de personnes, dans la rue, dans les transports). Bref, notre monsieur a une vie de merde, mais l'horreur est dans les petits détails, dans cette vie ordinaire où les déceptions sont monnaie courante. Son seul bonheur, c'est son chien, qui l'aime sans conditions. J'aime beaucoup ce personnage, on se prend d'affection pour lui. Est-ce de la pitié ? On sait qu'il en existe des tas partout dans le monde, des types ni bons ni méchants, qui se sont juste laissés porter par la vie sans vraiment agir. Peut-être est-ce ce que le futur nous réserve ?

Mais il va lui arriver une chose incroyable, puisqu'il va devenir un cyborg surpuissant (je ne vous spoile rien, c'est écrit derrière le bouquin), avec des armes de fou, ultra perfectionné, prêt à casser des gueules et tout ce qu'il voudra ! Cependant, c'est pas facile de se réveiller dans un corps robotisé quand on a été un homme sans aspérités toute sa vie. C'est même sacrément flippant.

 
Pew pew je suis un flingue qui crache des lasagnes !

Tandis que la majorité du manga est consacrée au quotidien du personnage et à sa transformation, le dernier tiers est dédié à la première aventure du papy cyborg. L'auteur joue vraiment sur le pathos en nous présentant d'abord une victime brave et innocente qu'il faudra alors sauver. L'action est très crue, comme j'en ai parlé plus haut, et assez impressionnante. Ca c'est de l'employé de bureau japonais qui déchire !
On est en droit de se demander comment va évoluer le manga, vers quel scénario. On pourrait se dire qu'il s'agira d'une suite de petites histoires où notre bonhomme sauvera la population locale. Mais la toute fin du manga offre une perspective intéressante avec l'apparition d'un nouveau personnage. La confrontation entre celui-ci et le héros va vraiment être badass, j'en suis persuadée. 
En bref
J'ai vraiment aimé ce premier tome. Graphiquement parlant, il est très immersif, et le fait de transformer un vieil homme malade en cyborg change des jeunes héros bien portants. La description minutieuse de l'horreur de son quotidien est fascinante, bien qu'assez clichée, finalement. L'évolution du personnage est intéressante, et la situation promet d'offrir des moments forts. Pitié, faites que le chien ne meure pas. J'aime pas quand les animaux meurent !
Je reprocherais quand même à l’œuvre un côté manichéen fort et une dualité entre adultes/vieux et jeunes. Pour l'instant, tout se fait au prisme de ce contraste, et je me demande vraiment ce que l'auteur essaye de signifier, mais il est très difficile de se faire une idée en un seul tome.
A noter dans le manga plusieurs références amusantes à One Piece, puisque le héros habite derrière l'immense maison d'un certain auteur de manga Oda et qu'un personnage pleure en lisant les prépublications de One Piece. J'attire aussi votre attention sur cette sublime couverture (et ça ne se voit pas sur l'image), qui, avec une impression spéciale avec des petits points irisés, donne vraiment l'impression que l'image est en 3D ! Il y a aussi un poster couleur offert à l'intérieur. Et oui, chez Ki-oon, quand on pense tenir une bonne série, on ne lésine pas sur la promo (sacs géants à la Japan Expo, T-shirts offerts pour la sortie de Poison City, ce dernier étant édité simultanément en deux formats, etc). Ki-oon, je vous aime !

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